Monseigneur Dominique Guigbile a été ordonné évêque du diocèse de Dapaong, au Togo, en février 2017. À l'époque, ledit diocèse était confronté à un déficit budgétaire important sur deux ans. L’évêque a décidé de s’attaquer immédiatement à la situation en élaborant des stratégies à moyen et à long terme, visant à soutenir la reprise économique du diocèse.Au cours de sa recherche d’une personne qualifiée et expérimentée, l'évêque  nouvellement élu a approché CRS Togo pour aider l’organisation à entamer un dialogue franc avec les prêtres et à envisager des solutions à travers différentes méthodes.

Photos: participants working in groups and completing the 5 WHYs exercise

CRS Togo connaissait bien l’expérience de CRS Rwanda en matière de renforcement des capacités de l’Église, notamment en ce qui concerne la facilitation des dialogues d’évaluation dans les situations critiques liées aux déficits budgétaires des diocèses. Il y a six ans, CRS Rwanda avait soutenu le renforcement institutionnel du diocèse de Kibungo qui, à l’époque, connaissait un déficit important. Grâce à l'intervention de renforcement des capacités, le diocèse de Kibungo continue de se rétablir avec succès. Sur la base de cette collaboration fructueuse, CRS Togo a contacté CRS Rwanda pour demander l’envoi d’un membre du personnel technique rwandais ayant de l'expérience en matière de partenariat et de renforcement des capacités.

Grâce aux activités d'apprentissage entre pairs et au partage des pratiques optimales, des défis et des leçons apprises, le facilitateur a été en mesure de faire participer les membres du diocèse de Dapaong. Après avoir entendu le témoignage du responsable du partenariat et du renforcement des capacités et de l'expérience de CRS Rwanda dans le soutien aux différents niveaux et structures du diocèse de Kibungo, ils ont repris l’espoir d’aboutir au rétablissement de leur diocèse. Les participants ont été impressionnés par la manière dont les différents organes de l'Église ont été impliqués dans le processus d'établissement des priorités diocésaines, de budgétisation, de suivi et de transmission des données sur les principales activités, ainsi que dans la prise des rôles et des responsabilités concernant la collecte de fonds et la mobilisation des ressources de l'Église en vue de renforcer ses capacités de récupération.

Après avoir pris connaissance des facteurs et des initiatives ayant entraîné le redressement financier du diocèse de Kibungo, les prêtres diocésains de Dapaong ainsi que les participants laïcs ont été persuadés qu’ils pourraient également se remettre d’une crise financière similaire en transformant leurs systèmes de gestion. Les participants ont travaillé en groupes pour proposer des solutions potentielles visant à réduire les dommages causés par la crise financière. Le facilitateur a mis en œuvre l’analyse de l’Arbre à Problèmes et l’outil des « Cinq pourquoi » pour faciliter le processus. À la fin de deux jours d’atelier, un plan d'action à court et à moyen terme pour la période allant de novembre 2017 à avril 2018 a été approuvé afin d’être distribué à toutes les structures diocésaines avant la mise en œuvre.

Ce dialogue initial, en novembre 2017, a été une étape-clé qui a ouvert la voie à trois autres activités avec la contribution financière de CRS. Celles-ci comprennent deux ateliers de sensibilisation sur la gestion financière qui ont eu lieu au début de 2018, puis en milieu de cette même année, et une formation à la gestion de projet, organisée à l'intention des prêtres et d'autres cadres du diocèse, ayant eu lieu entre novembre et décembre 2018.

Défis

La gestion du temps, notamment, s'est avérée être un problème. Beaucoup d'informations à partager et des participants posant plusieurs questions.

Le partenariat ne devrait pas se limiter aux relations entre CRS Togo et l’Église. Il devrait être élargi pour inclure également le travail de CRS Rwanda avec l’Église. Cependant, souvent les ressources ne sont pas disponibles pour couvrir un tel échange entre pays.

Leçons apprises

Ce type d'échange entre pays peut constituer un moyen viable de partager les connaissances et les compétences pour renforcer et unifier les personnes et les institutions. Cela favorise le partage des conseils de renforcement des capacités et le transfert des connaissances, qui peuvent rapidement conduire à une transformation du personnel de CRS. Ces échanges peuvent être encore facilités soit par la participation dans la Communauté de pratique en matière de partenariat et de renforcement des capacités, soit par le biais du Bulletin d'informations sur le partenariat et le renforcement des capacités.

Article by: Pascasie Musabyemungu, CRS Rwanda